30 avril 1524, La mort du chevalier Pierre Terrail de Bayard
27/04/2024
30 avril 1524, La mort du chevalier français Pierre Terrail de Bayard
A l’occasion des 500 ans de la mort du chevalier “sans peur et sans reproche”, la commune de Pontcharra (Isère), lieu de naissance présumé du chevalier, organise sur l’ensemble des saisons printemps & été 2024 de nombreux événements autour du personnage de l’histoire de France. Reconnu déjà de son temps, Pierre Terrail de Bayard a continué de marquer l’histoire à travers différentes plumes. Revenons sur la vie et les événements qui ont forgé ce mythe d’idéal chevaleresque.
Né autour des années 1475, dans la région du Dauphiné, Pierre Terrail appartient à une famille de la petite noblesse locale. Il reçoit de sa mère, sœur d’évêque, une éducation très religieuse. Aux environs de ses 13 ans, il rejoint le monde des armes, d’abord en tant que page à la cour de Savoie, au sein de laquelle il se familiarise avec la vie curiale, rites compris. Il apprend également à monter à cheval et à chasser après une présentation au roi Charles VIII grâce au duc Charles III de Savoie.
Mort au service du roi
C’est à ce moment qu’il commence à gagner ses lettres de noblesse dans les milieux militaires en remportant plusieurs tournois. Mais aussi et surtout en participant à la guerre d’Italie dans les rangs de l’armée de Stuart d’Aubigny, militaire de haut rang, au service de Charles VIII. Présent dans l’ensemble des guerres et batailles qui font suite à la première campagne d’Italie à la fin du XVe siècle, c’est sa participation à la bataille de Marignan en 1515 sous les ordres de François Ier qui lui vaut d’être nommé lieutenant général du Dauphiné.
Sa carrière d’arme continue jusqu’à la défaite de Romagnano, le 30 avril 1524, durant laquelle, selon la chronique, il est mortellement blessé par un tir d’escopette en couvrant la retraite française. Pour ne pas tourner le dos à l’ennemi, il s’adosse contre un arbre et meurt. Il est enterré au couvent des Minimes de la Plaine, à Saint-Martin-d’Hères en Isère.
Un idéal de chevalerie
Bayard représente parfaitement toutes les vertus militaires (vivace, tenace, agile, rusé et excellent tacticien) à une époque au cours de laquelle l’esprit de la chevalerie est encore bien présent. Certains faits d’armes l’aident à forger sa réputation de chevalier sans peur et sans reproche. En 1503, il défend seul, au nord de Naples, un pont sur le fleuve Garigliano contre un groupe de soldats espagnols.
Bien qu’il ait servi de nombreux rois de France, c’est de son service auprès de François Ier que la légende commence. Le roi de France lui aurait demandé de l’adouber chevalier le soir de la victoire de Marignan. Même si cet épisode est remis en cause par les historiens, il s’inscrit dans la construction du mythe autour du chevalier Bayard. François Ier lui remet en 1521 le collier de chevalier de l’ordre de Saint-Michel, preuve, une nouvelle fois, de l’incarnation des valeurs de la chevalerie et religieuses.
De sa vie et de ses épisodes militaires, le chevalier Bayard va inspirer de nombreuses plumes de l’époque moderne et ce jusqu’à la IIIe République qui en fait un des héros du roman national. Populaire au XXe siècle, le personnage continue d’incarner le visage de l’idéal chevaleresque.
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Par Salwan Bendriss